Eliminations sans gloire de l’Allemagne et de la Belgique, sortie ratée de Cristiano Ronaldo, le Brésil éliminé dès les quarts sans oublier l’attitude du gardien argentin Emiliano Martínez à l’issue de la finale: les flops du Mondial au Qatar.
Cela fait donc cinq finales de rang que les joueurs brésiliens ont regardé à la télévision. Du jamais vu depuis l’après Pelé et une longue absence de cinq éditions (1974 à 1990).
Pour Neymar, se profile peut-être un destin à la Zico, celui du « grand joueur » qui n’a jamais remporté le moindre titre avec la Seleçao.
Mais le Brésil peut y croire pour 2026, avec une armada de jeunes talents, Richarlison, Vinicius Jr, Rodrygo.
Il est arrivé en superstar, capitaine d’une sélection candidate au titre; il est reparti en larmes, vieux footballeur relégué sur le banc des remplaçants, éliminé par le Maroc (1-0) en quart de finale et pour le moment privé de club.
Son interview retentissante d’avant Mondial a accéléré son divorce avec Manchester United. Il est très probable que Ronaldo doive faire le deuil d’un autre maillot: celui du Portugal.
Homme de records, il a tout de même quitté le Qatar avec celui du seul joueur de l’histoire à avoir inscrit un but dans au moins cinq Coupes du monde.
Enthousiasmante demi-finaliste en 2018, désespérante en 2022. Triste spectacle offert par Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku et autres Eden Hazard.
La dernière chance pour la « génération dorée » a tourné au chemin de croix entre dissensions internes, entraîneur dépassé et spectacle indigent. Les invraisemblables loupés de Lukaku contre la Croatie (0-0), synonymes d’élimination dès les phases de poules, avaient des airs de justice immanente.
Autre faillite, celle de la Mannschaft: pour la deuxième fois consécutive, l’Allemagne est sortie dès les phases de poules. Historique… Et préoccupant à un an et demi de l’Euro à domicile.
Fut un temps où le « tiki taka », ce style de jeu fait de longues possessions et de passes courtes, était présenté comme l’alpha et l’omega du foot.
Estampillé « made in Spain », il est la signature de l’ère glorieuse du foot espagnol, consacré par un titre mondial (2010) et deux Euros (2008 et 2012). Mais la « Roja » disposait alors d’un ingrédient indispensable au football: un buteur de la trempe de Fernando Torres et David Villa, pour concrétiser toute cette possession.
Le « tiki taka » version Luis Enrique a tourné à la caricature et l’ennui. Contre le Maroc, le match de son élimination aux tirs au but, elle a cumulé 967 passes réussies (trop souvent latérales)… pour un seul tir cadré et zéro but en cent-vingt minutes.
Le sélectionneur Luis Enrique a été démis de ces fonctions et son successeur Luis de la Fuente a promis d’intégrer « des nouveaux concepts »… à un modèle de jeu « non-négociable ».
Dans un Mondial pauvre en cartons jaunes et en exclusions, joueurs argentins et néerlandais ont offert un rare visage d’agressivité lors du quart de finale remporté aux tirs au but par l’Albiceleste (2-2).
Avec 18 cartons jaunes, dont quinze pendant le match et le reste dans les pugilats émaillés d’insultes qui ont suivi, ils ont battu un record.
Mentions spéciales dans l’inélégance aux Néerlandais qui sont allés déconcentrer les tireurs de tirs au but adverses, et, côté argentin, à la violence du milieu Leandro Paredes et au chambrage des adversaires battus après la qualification.
Même l’ordinaire placide Messi a « dégoupillé », avec une insulte lancée en direct à un adversaire: « Qué miras, bobo? » (« Qu’est-ce que tu regardes, abruti? »)
Jamais un pays-hôte n’avait été éliminé après seulement deux matches. Personne ne savait trop quel visage allait montrer cette drôle de sélection, qui s’est préparée à huis-clos pendant six mois.
Dès le match d’ouverture, les spectateurs ont été fixés en une demi heure, suffisant pour que l’Equateur mène 2-0 et que le stade se vide, spectacle affligeant en Coupe du monde… Avec sept buts encaissés pour un marqué, les joueurs qataris n’étaient pas plus au niveau que leurs supporters.
Si la dramaturgie de la finale haletante entre l’Argentine et la France aura réjoui les fans de ballon rond dans le monde entier, le comportement du gardien de l’Albiceleste a choqué.
Dans l’euphorie de la remise du trophée du « Gant en or », récompensant le meilleur gardien du tournoi, Emiliano Martinez s’est fendu d’une drôle de célébration sur le podium, plaçant l’objet en forme de main au niveau de son entrejambe.
Revenu faire la fête dans le vestiaire avec le reste de l’effectif, il n’a pas hésité ensuite à chambrer ouvertement la superstar française Kylian Mbappé: « Une minute de silence… pour Mbappé », ont scandé les joueurs argentins, « Dibu » Martinez en tête.
Enfin, parmi les FLOP, on retiendra les propos souvent déplacés, voire racistes, de certains commentateurs concernant la performance des Lions de l’Atlas dans ce mondial. Carton rouge pour Eric Zemmour et Xavier Barret, ou encore l’ex-international français Franck Leboeuf qui a estimé que le Maroc était « un petit pays pauvre difficilement repérable sur la carte » et aussi cette journaliste française qui a comparé le « bisht » (cape traditionnel qatarie) à un simple peignoir ! Reste à espérer que ce Mondial a contribué réellement à faire bouger les lignes dans la perception qu’ont certains Occidentaux du monde arabe et de l’Afrique et à faire évoluer les esprits étroits enracinés dans les stéréotypes !
KD avec AFP