« Tout ça pour en arriver là. » Le slogan du British Open 2022 qui s’étale tout au long du parcours a tout dit: cette 150e édition est l’aboutissement d’un tournoi mythique sur le parcours de référence, le Old Course de Saint Andrews, berceau du golf.
« C’est mon parcours favori », affirme le roi Tiger Woods, l’ex-N.1 incontesté qui a signé sur ce parcours écossais deux de ses trois victoires dans le British Open (2000 et 2005) sur un total de 15 Majeurs.
Le départ du trou N.1 se trouve à quelques mètres du trou du N.18: devant le porche du bâtiment du Royal and Ancient, l’instance qui édicte les règles du jeu, l’organe suprême du golf, sauf aux Etats-Unis et au Mexique soumis à l’USGA.
Car depuis le 15e siècle, on joue au golf sur cette lande sablonneuse en bord de mer du Nord, balayée par les vents qui tournent au gré des marées.
Le Old Course a fixé la norme des parcours à 18 trous au milieu du 18e siècle et le parcours a pris sa forme actuelle un siècle plus tard. Il conserve depuis ses greens partagés (un green avec deux drapeaux, pour deux trous), ses fairways parallèles et parfois confondus pour deux trous.
L’évolution du matériel ainsi que des qualités techniques et athlétiques des joueurs font de ce links (parcours sablonneux ouverts aux vents et sans autre végétation que des herbes hautes rendant le roughs injouables) un tracé désormais très court pour les professionnels.
Pourtant, depuis 1873, le Old Course accueille pour la 30e fois le British Open, plus qu’aucun autre parcours alors que l’organisation est tournante. Et il reste un lieu magique, mythique et intransigeant pour les joueurs qui le considèrent toujours comme un défi.
« C’est incroyable l’ingéniosité dont ils ont fait preuve à l’époque parce que le parcours a passé l’épreuve du temps pour les meilleurs joueurs », reconnaît Woods. « Même avec l’avancée technologique, ce parcours demeure un juge de paix. Il est encore très difficile, d’autant qu’il dépend énormément des conditions météorologiques », poursuit-il.
Car aussi vieux soit le parcours, il sait encore très bien se défendre, avec quelques menues modifications apportées au fil des ans.
« Ils ont allongé quelques trous depuis que j’y ai joué la première fois en 1995, explique Woods. Le 8 a été allongé cette année. Et chaque bunker est devenu un peu plus profond. » Lorsqu’on est dans celui du fameux trou 17, souligne-t-il, « tout ce qu’on voit, c’est le ciel ».
Ces bunkers, qui perforent le Old Course sur ses 7.313 yards (6.687m) devant être bouclés en 72 coups pour être dans le par, sont au nombre faramineux de 112!
Parmi ses exploits, Woods avait réussi à ne pas tomber dans le moindre d’entre eux sur quatre tours lors de son triomphe en 2000.
Ce parcours, « c’est l’histoire du golf », résume l’ex-N.1 mondial Jon Rahm.
Chaque trou est baptisé, comme les fameux Burn (N.1), Road (N.17), Tom Morris (N.18), tandis que le petit pont du 18 – le Swilcan Bridge – reste un décors immuable et obligé pour les photos et selfies des joueurs professionnels comme pour ceux du dimanche puisque le plus illustre des parcours est public. Mais la demande est tellement forte que pour avoir la chance de le jouer il faut être tiré au sort…
« Dans mon bureau, j’ai une photo de moi sur ce pont quand j’ai joué mon tout premier parcours d’entraînement », relève Woods. Lundi, c’est aux côtés de Rory McIlroy, Lee Trevino et Jack Nicklaus (43 Majeurs réunis !), qu’il y a encore pris la pose…
Tous les plus grands joueurs de l’histoire ont joué à Saint Andrews, à l’exception notable de l’Américain Ben Hogan, qui n’a joué – et remporté – qu’une seule fois The Open, en 1953, mais c’était à Carnoustie.
« C’est le Saint Graal de notre sport », résume le N.2 mondial Rory McIlroy qui a remporté quatre Majeurs dont un British Open, en 2014 au Royal Liverpool, et qui rêve d’un sacre à Saint Andrews.
KD avec AFP